mercredi 24 mai 2017

TESLA/C’ETAIT UNE CHARMANTE VIEILLE DAME 2/4 LES ELEMENTS

 2_L‘INSTALLATION

Sa fortune aux origines variées et de sources inépuisables, lui avait permis de s’entourer de suffisamment de technologie pour vivre en quasi autarcie dans sa demeure ultra-moderne.Des écrans vidéos et des postes de communication instantanée lui permettaient de visualiser , écouter et contrôler son environnement .                 Des alertes préprogrammées l’avertissaient de tout “seuil de risque” atteint par son environnement à plusieurs lieues à la ronde.Des canons-laser de courte , moyenne et très longue portées finement dissimulés dans la structure de la bâtisse assuraient la mise hors d’état de nuire tous azimuts , de tout agresseur potentiel humain ou mécanique, fixe ou mobile...en le désintégrant sans laisser de traces identifiables.Mais pourquoi donc tout cet attirail sécuritaire bourdonnant d’énergie,dans une région de bouseux aussi ignares qu’inoffensifs?  LA MISSION ! LA mission que devaient mener à bien le plus secrètement possible les”opérateurs de sécurité” dont Abigaelle faisait partie depuis des lustres , ceci grâce en partie à son statut“d’improductive”...                                                                      L’avantage des“improductives” pour leur mission et leurs employeurs c’était leur absence de liens familiaux et de descendance.Cette absence qui peut sembler cruelle était en fait un atout qui les mettaient à l’abri de tous moyens de pression de ce côté-là!SA mission avait commencé dès le lendemain de son arrivée. Son contact avec ses voisins lui avait permis d’implanter sans en avoir l’air, grâce à sa précieuse canne, quelques micro-capteurs audiovisuels qui lui transmettaient en temps réel tout ce qui se passait chez eux et alentour.Lors de ses traditionnelles “promenades matinales” au prétexte de prises de vue du paysage, nombres de capteurs indécelables, aux missions variées,disséminés un peu partout, lui fournissaient des informations pertinentes sur l’état des lieux et l’environnement.Ainsi son “secteur” était “sécurisé”! L’opérateur de sécurité avait donc bien initié sa mission! Tout cela n’étant qu’un début...Vous me direz ,de longues promenades matinales à 90 printemps c’est un peu poussé!Que nenni!_L’usage de la roue a révolutionné la vie de l’homo sapiens et lui a permis de créer des moteurs, des véhicules et des appareils essentiels pour sa vie quotidienne et son progrès... par le moteur à combustion, puis l’usage de l’électricité...    Cela a duré des siècles!  Puis vint l’ère de l’informatique et d’internet qui amenèrent au virtuel et à l’imprimant primitive 3D...                                Tout cela piétinerait encore si les carburants fossiles ne s’étaient pas épuisés assez brutalement et que le nucléaire aux inépuisables et funestes effets n’avait pas été abandonné puis “sécurisé” en totalité!                                                                                                                                                                                                                                           Un certain savant du XXème siècle qui avait été renié, conspué et honni de son vivant avait découvert une source d’énergie gratuite, inépuisable et universelle pour remplacer toutes ces énergies primitives qu’il maîtrisait d’ailleurs en virtuose.Si Nicolas Tesla (NT) _ c’est de LUI qu’il s’agit_ mourut sans honneur ni reconnaissance de ses pairs , et sans que sa découverte majeure ne soit divulguée, officialisée ou utilisée, elle n’en resta pas moins dans les cartons des instances gouvernementales internationales qui furent contraintes de la mettre en pratique dès la fin du XXIème siècle!Ce changement de paradigme, si tardif fut-il, a été littéralement une bouffée d’oxygène pour la planète et son environnement spatial!La pollution atmosphérique se mit à diminuer et les transports ne furent plus la première cause de pollution des villes et du ciel!Au final bon nombre de maladies courantes s’estompèrent dans la population.Tout ceci pour vous dire que l‘utilisation encadrée et contrôlée des forces de l’anti-matière permettait de se déplacer sans roues, ni hélices ni réacteurs, ni moteur, ni fumée, ni bruit à des vitesses allant de celle de la marche à pied à celle du bolide , ceci à des hauteurs variant du ras du sol à très loin au de-là de la taille humaine!La "surfette autonome" rappelant à la fois le Hoverboard électrique à deux roues du XXème siècle et la planche de surf, fut une révolution dans les modes de déplacements individuels car son efficacité demeurait quelle que soit la nature du sol: dur, mou, sableux, rocailleux, plan, en escalier ,en pente et même boueux, marécageux ou carrément liquide. Avantage supplémentaire elle ne consommait pas de carburant et n’avait pas besoin d’être rechargée grâce à sa technologie NT Abigaelle, elle, bénéficiait du must en matière de surfette :les semelles autonomes répulsives qui s’activaient en joignant simplement les pieds et suivaient à la lettre les impulsions cérébrales reçues pour le déplacement: ce qui demandait une certaine maîtrise cérébrale.    La production de masse au XXIIème siècle avait été grandement facilitée par l’amélioration drastique des "imprimants 3D primitives" adaptées à tous types de productions, tant dans le domaine de l’alimentation que dans celui de la fabrication industrielle, toujours en utilisant l’inépuisable énergie de l’univers découverte par NT et d’ailleurs rebaptisée E.N.T. par tout un chacun.Voilà donc pourquoi Abigaelle pouvait se livrer sans vergogne à ses mystérieuses promenades matinales.

                       


3_LA MISSION








samedi 20 mai 2017

TESLA/C’ETAIT UNE CHARMANTE VIEILLE DAME 1/4 L'ARRIVEE

    1_L’ARRIVEE
                                                  Campée dans ses 90 printemps alertes qu’elle avouait avec  
un enthousiasme gamin, seuls ses cheveux argentés et pleins de vie corroboraient son âge.
           Elle était arrivée le mois dernier dans ce village paysan perdu dans les exploitations agricoles, loin du tintamarre des villes et des dernières innovations techniques même si tout un chacun était connecté gratuitement en illimité à la TVEG: entendez par là: la TV de l’ETAT GOUVERNANT.            Un coin de péquenots de bonne souche, grands consommateurs des produits de leurs propres vignobles qui semblaient exclure l’eau de leur consommation de liquide, hormis dans les soupes quotidiennes corsées d’une cuillerée de schnaps de poire.            
La vieille dame avait emménagé dans la maison inhabitée des Pirqalus dont le dernier représentant, Xanthelm Pirqalus, un vieil original solitaire, s’était éteint sans héritier quelques mois auparavant à l’âge respectable de 103 ans. Elle était arrivée un beau matin, comme passagère d’un camion fermé de déménagement dont l’apparition soudaine avait semé un émoi furtif au sein de la population locale autochtone présente, surprise par cette intrusion dans leur microcosme.
    C’est à ce moment-là que la dite population réalisa pourquoi quelques semaines plus tôt, des ouvriers de la ville ( si lointaine) s’étaient affairés sur la bâtisse du défunt pour la restaurer tout en en modifiant notablement l’apparence. Elle avait été entourée d’une haute muraille fermée par un haut portail rébarbatif s’ouvrant sans contact manuel et sa toiture avait été recouverte presque entier de plaques indigo captant l’énergie solaire. Les ouvertures, portes et fenêtres en bois furent remplacées par des baies vitrées fumées coulissantes protégées par des panneaux métalliques pliants motorisés. Ce qui la rendit aussi isolée qu’autonome et aussi inviolable que rébarbative.

                La population locale aussi discrète que curieuse ne se montra pas trop à l’arrivée du camion silencieux et ne put voir quoi que ce soit de cet emménagement car le fourgon était entrée en marche arrière dans la cour dont le portail s’était refermé sur elle.          

     Puis au bout d’une demi-journée le portail s’ouvrit et le camion repartit, aussi silencieusement , sans autre forme de procès…au grand dam de la curiosité locale.
Le lendemain, vers 10h le portail s’entrouvrit et la vieille dame s’appuyant sur sa canne en acier enrobée dans une couche de bois rare pourpre sculpté, à la poignée d’ébène ouvragée sortit de l’enceinte pour se diriger paisiblement par la voie bétonnée vers la maison la plus proche, celle des Ispanghos producteurs de maïs ,de volailles, de vins et de fruits.
    Cette canne, à l’air si frivole d’apparence, était en réalité un condensé de haute technologie parfaitement camouflée qui la maintenait en contact avec sa base de données...
           Comme le voulait la tradition locale, en arrivant au pied du perron de la vaste véranda, elle tapa 3 fois dans ses mains puis frappa la terre du pied droit en disant :                                                   « Bonheur et prospérité en cette demeure ».
Cette attitude respectueuse de la tradition la fit instantanément accepter par les habitants des lieux et le voisinage curieux , à l’affût derrière les haies et les clôtures.
_A la bonne heure ! La vieille dame était donc une ”honorable compagne ” comme se qualifiaient les personnes de sexe féminin du cru et non une simple citadine maniérée.
_ Faites nous donc le plaisir et l’honneur de pénétrer dans notre demeure dame voisine, s’écria Mme Ispanghos à la fin du rituel de visite courtoise démontré par la vieille dame.
La vieille dame obtempéra d’un pas alerte en gravissant prestement les quelques marches menant à la véranda sur ses bottines spéciales.
 « Sur vous le salut du créateur éternel, honorable famille. Mon nom est Abigaelle Durschoff et je suis demoiselle sans aucune descendance! » _ détail important pour ces paysans qui avaient la culture de la famille bien fournie, mais respectait les femmes « improductives » [ n’ayant jamais procréé] _ elles avaient en compensation de leur infertilité des dons et des talents spécifiques, (assez mal connus d’ailleurs) croyait-on ,durement mais vaguement.

   Chacun des membres présents de la famille, en majorité des femmes et des enfants, quoique d’attitude affable et de comportement hospitalier se tenait à distance respectable du personnage étranger. Sait-on jamais … ?
    Des bruits couraient dans la population sur les « improductives » à propos de certains pouvoirs qui leur permettaient d’asservir une personne par simple contact cutané. Abigaelle informée de cette croyance se garda bien de toute tentative de contact physique avec quiconque; évitant d’ailleurs la proximité des petits enfants qui eux n’étaient peut-être pas au courant et risquaient de l’approcher sans préavis, quoi qu’ils fussent tenus fermement par leurs aînés. Mais, on n’est jamais trop prudent...
    Abigaelle souriait intérieurement en se disant que s’ils n’étaient pas loin de la vérité, ils partiraient sans doute, tous ventre à terre pour s’éloigner d’elle en ayant connaissance de sa véritable nature…Sa canne captait et transmettait de façon silencieuse des données à sa base.
         La charmante vieille dame déposa donc sur la table une bourse bien arrondie en disant : « Il me faut un chargement de farine de maïs et une dizaine de poulets de 10 mois égorgés, plumés et vidés, prêts à cuire. Vous y ajouterez quatre cageots de bouteilles de votre meilleur vin... Vérifiez je vous prie si la somme convient ».
    La mère obtempéra et constata que la somme contenue dans la bourse dépassait allègrement la valeur de la commande de la dame. Fine mouche, elle demanda à la dame si c’était là tout l’objet de sa commande ou peut-être, voudrait-elle ajouter quelque chose car la ferme produisait aussi des items dérivés du maïs, comme des rames de papier ou des bloc-notes ou des sachets.
Jouant le jeu, Abigaelle ajouta à sa commande quelques items pour en arrondir la facture au plus près. L’affaire se conclut donc à la satisfaction des deux parties qui se mirent d’accord sur les modalités de livraison quelque peu spécifiques.
     En effet: la marchandise devait être acheminée jusqu'au portail par un véhicule qui serait garé devant en marche arrière, puis abandonné jusqu'au lendemain où il serait remis à disposition. Cela fut accepté sans un haussement de sourcil. 
 ...Il était recommandé de ne pas top s’aviser de contrarier une “improductive” (surtout fortunée) car ses réactions pouvaient être d’une violence dévastatrice que l’on attribuait volontiers à un excès d’hormones dans leur sang ayant provoqué une “mutation génétique”. Enfin c’est un bruit qui courait....Personne n’avait eu l’occasion de le vérifier dans le coin!