« Parfait ! C’est parfait ! » Entend-on
souvent à l’achèvement d’une tâche ou à
la présentation d’une œuvre. Et pourtant les critiques sur les imperfections ne tardent pas à
pleuvoir !
L’homme est fan de la visibilité de la perfection, de la
perfection « image ».Pour l’être humain la perfection est
décelable, perceptible et appréciable.
Jésus a dit qu'en se délivrant d’un vice ou pêché par an
l’homme serait presque parfait ou bientôt parfait.
Aucun prophète ne prêche la perfection mais la
perfectibilité de l’homme et de la vie par l’évolution et le progrès.
En fait et en réalité la perfection est une limite que l’on
pense avoir atteinte mais qui sera tôt ou tard dépassée ailleurs et autrement.
Tendre vers la perfection est une nécessité mais penser
l’atteindre est une chimère volatile de notre ego assoiffé d’extrêmes.
Viser l’excellence sans le faire au détriment du beau, du
bon et du bien est une voie royale de réalisation.
Viser la perfection est une déviation égotiste qui veut
dominer et modifier le réel en dépit du bon sens et de la logique.
Le plus souvent nous exigeons la perfection d’être ou de
paraître de nos proches. Est-ce que cela est une bonne chose pour eux ?
Certainement pas, puisque nous leur en voulons et leur en tenons rigueur
lorsqu’ils se montrent aussi imparfaits qu'ils le sont en réalité comme nous-mêmes.
Personne ne demande pourtant à personne d’être parfait ou de
faire les choses à la perfection. Sauf quelques "maniaco-dépressifs" en situation
de pouvoir domestique tyrannique.
Certains virtuoses ont cette obsession de l’excellence
visant la perfection mais vivent un enfer pour conserver la maîtrise de leurs
prestations et ont la hantise du ratage, du couac ou de l’échec imprévisible !
Comme toute chose la perfection est un point de vue ce qui
est parfait pour l’un est tout simplement grossier pour l’autre. La perfection
d’après monsieur est une absurdité d’après madame, tandis que la perfection du
point de vue de madame est une totale ineptie d’après monsieur.
En vérité nul ne peut se targuer d’être parfait hormis
quelques individus dont l’ego a remplacé l’âme et qui ont grand besoin de
soins psychiatriques intensifs…
Au départ, si Dieu était parfait il se serait dispensé de la
création toujours en devenir. Donc si haut plaçons-nous Dieu il n’est pas
parfait puisqu’il est accessible. D’ailleurs le Créateur n’a jamais demandé à
sa créature d’être parfaite ni d’atteindre ou de tenter d’atteindre la
perfection.
« Fais bien ce que tu fais quand tu t’y
mets ! » devrait suffire à nous contenter si tant est que nous le
fassions sincèrement et loyalement.
Il en découle qu’il vaut mieux ne pas faire les choses à
moitié, comme la grande majorité des créatures qui courent du bien au mal
puis du mal au bien et ainsi de suite, sans pouvoir se cantonner à l’un ou à
l’autre.
Je ne sais pas si le bien absolu se manifeste, mais le mal
absolu prolifère au vu et au su de tous et de toutes sans que personne n’y
trouve rien à redire car le mal se propage, progresse et s’installe en douceur
pour se révéler brutalement en atteignant le point de non-retour de la
« démonstration » sensible!
Dieu se fout alors totalement de la perfection alors que le
mieux n’arrive même pas à se manifester pour générer le bien. D’où la nécessité
de choisir son camp ; car Dieu n’aime ni les tièdes, ni les hésitants, ni
les vacillants ni les alternatifs. Dieu aime ceux qui ont choisi leur camp et
qui s’y cantonnent pour le meilleur et pour le pire !
La plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle
a…S’il s’agit de sa beauté elle a intérêt à faire vite car le pendant
de : « tout est perfectible et améliorable » est en fait et
en réalité : « tout est dégradable et périssable ». Comme
toute chose la beauté ne dure qu’un temps, contrairement à la bonté qui peut s’accroître,
ou pas, avec le temps.
L’arnaque de la chirurgie dite « esthétique »
est basée sur la recherche de la
perfection apparente ou mieux, de l’apparence de la perfection, toujours
relative à chaque individu.
Les « petits seins en veulent des gros, les « gros
seins en veulent des plus petits ; les frisés se défrisent et les cheveux
plats se frisent; les yeux bridés veulent des yeux ronds et les fesses plates
veulent un "cul" rebondi.
Chacun voit le midi de la perfection ou de son apparence à
sa porte et à sa manière.
Le tyran sanguinaire qui massacre hommes, femmes et enfants
recherche à sa manière une population parfaite à sa botte.
Donc pour en finir avec la perfection, c’est un principe
universel valable pour tout un chacun mais comme toute valeur universelle
chacun la conçoit, l’accepte et la met en œuvre selon son niveau intellectuel, spirituel, émotionnel et son
degré d’évolution.
Nul n’est parfait, nul n’est né parfait, nul ne meurt
parfait mais nul n’est censé ignorer la
loi : «La perfection n’est pas de ce monde.
Je suppose qu’atteindre la perfection c’est se figer dans
une éternelle immobilité car la perfection ne peut pas évoluer sans se détruire
elle-même.
Nécessairement, Dieu qui est tout, sauf figé et immobile, se
fout totalement de notre recherche navrante de la perfection dans son univers
entièrement perfectible et sans cesse en changement !
Alors lâchez prise ! Soyez imparfaits dans tous les
domaines de la vie où vous n’avez que faire de la perfection et visez votre
satisfaction personnelle source de bien-être et d’épanouissement…
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