"On a les défauts de ses qualités", dit-on de quelqu’un qu’on
apprécie.
On a les qualités de ses défauts dit-on d’une autre personne
moins bien appréciée.
Qualité, défauts, caractéristiques, ne sont guère que des critères d’appréciation ressentis par
autrui, comme par nous-mêmes !
Tel qui est qualifié de prudent ici, sera jugé tiède ou
pusillanime ailleurs .Tel qui est qualifié de méticuleux et ordonné dans
son travail sera qualifié de maniaque scrupuleux et de pisse-froid
ailleurs.
*Autres lieux, autres mœurs dit-on.
Nous sommes parfois ébahis, flattés ou déstabilisés par des jugements formulés à
notre égard tant ils sont éloignés de l’image que nous avons de nous-mêmes.
Chaque tête, chaque esprit, dit-on.
Si nous traçons une ligne graduée de zéro à dix :
0[_ _ _ _ _ _ _ _ _ _] 10
En plaçant le concept autorité
à zéro (le minimum) nous avons
une personne sans aucune autorité, taillable et corvéable à merci.
0[ A_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ ]10
Par contre en plaçant le curseur autorité à 10 (le maximum) nous sommes en présence d’une personne
tyrannique, égotique et despotique, intolérante et intransigeante n’ayant
aucune écoute de l’autre.
0[ _ _ _ _ _ _ _ _ _ A]10
En toute chose, le juste milieu il faut garder, dit-on. 0[_ _ _ _ A_
_ _ _ _]
Il en est de même pour la grande majorité des traits de
caractères dont le curseur varie en fonction des situations.
Il est d’ailleurs intéressant d’établir la liste de nos caractéristiques
avec le curseur de notre ressenti d’une part et le curseur du ressenti des
autres (en général) d’autre part : par exemple pour moi mon curseur
« autorité » est à 4,pour les autres le placent- ils à 2 ou à 6 ?
Peut-on en conclure que toute vertu exacerbée devient un vice
dévastateur, et est-ce vrai dans l’autre sens ?
*L’excès en tout nuit, dit-on.
En ce qui concerne la sincérité de notre entourage ou de nos
proches vis-à-vis de nos défaut, il faut garder à l’esprit que leur formulation
la plus sincère se fait au moment où la colère contre nous exacerbe leur
ressenti à notre égard : ils nous vomissent alors nos quatre vérités en pleine face. Par la suite, le
repentir amènera des excuses et des réparations mais la vérité a au moins eu le
mérite d’être dite et ressentie même si c’est plutôt pénible, surprenant et douloureux pour nous.
*Toute vérité n’est pas bonne à dire, dit-on.
« Econome, prévoyant, fourmi, avisé, chiche, près de ses
sous, pingre, avare » : ces points de vue sont les ressentis que l’on
peut avoir envers une personne « économe » selon les
« bénéfices » que nous tirons
de cette particularité.
En règle générale, lorsque nous sommes victimes d’un
comportement inhérent à une qualité « optimisée » par une personne
nous la ressentons comme un défaut déplorable chez elle ! Cela est souvent
le cas de l’honnêteté, de la loyauté, de la fidélité, de la rigueur, et de la
fermeté quand elles s’opposent à nos projets.
Combien est haïe par le
séducteur obsessionnel la femme qui lui résiste et le remet à sa place !
*Tout ce qui nous
contrarie nous met en colère, dit-on.
Dans le cas contraire, lorsque nous « bénéficions » du
comportement inhérent à un trait de caractère quelconque d’une personne nous
ressentons et jugeons cette personne, son comportement et son trait de
caractère comme positifs. A bon chat, bon rat dit-on.
Ceci explique pourquoi « sympathie » et
« antipathie » fluctuent en fonction de nos ressentis du moment : « Il
est cool ! » versus « Je ne peux pas le sentir ! »
D’autre part nous n’apprécions guère les personnes avec un
comportement manifestant un de nos
défauts principaux. En vérité cette personne « nous sort par les
yeux » et nous ne « pouvons pas la voir en peinture » tant elle
nous reflète comme un miroir cette image de nous-mêmes que nous réprouvons sans
pour autant nous en amender.
Nous avons tendance à apprécier chez les autres des
caractéristiques qui nous font défaut comme la patience, l’indulgence, la
tolérance, l’écoute active, la générosité et le partage.
*Donnant donnant, dit-on.
Donc nous sommes
maintenant d’accord sur ce point j’espère :
Qualité ou défaut, même combat !